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Thèse de Biochimie appliquée présentée à
Université des sciences et techniques de Lille
pour obtenir le grade de Docteur-ingénieur
par
Jean-Pierre Rémy
Métabolisme
intermédiaire d'Aspergillus oryzae (Alhb.) Cohn. : étude de sa régulation
et des ses rapports avec la production d'amylase
soutenue en octobre 1984
devant la commission d'examen :
Lacoste, L., président
Schwitzguebel, J. P., Goma, G., Verbert, A., et
Delecourt, R., examinateurs
Depuis
que Takamine, en 1907, a exploité industriellement pour la
première fois la "Takadiastase" la production d'enzymes par
fermentation n'a cessé de connaître un essor croissant qui a non seulement
permis d'améliorer la technologie de production et d'extraction, mais
également de développer nos connaissances de la physiologie microbienne.
Grâce à ces progrès une vingtaine d'enzymes ont connu une
exploitation industrielle ce qui reste toutefois faible face aux potentiels que
représentent les quelques 20 000 enzymes découvertes à ce jour. Il faut
savoir qu'à l'heure actuelle la majorité de ces enzymes exploitées
industriellement ne sont produites que par quelques espèces fongiques
principalement des Aspergillus et par quelques
espèces bactériennes. Le développement d'une nouvelle souche requiert en
effet de longues et coûteuses études pour satisfaire au contrôle toxicologique.
On
comprend dès lors que l'industrie mette l'accent sur l'optimisation des
productions déjà existantes. Le patrimoine génétique de la souche
utilisée, les caractéristiques physico-chimiques de l'enzyme produite, la
technologie de fermentation et d'extraction, sont autant de points
susceptibles d'être améliorés.
Par
une meilleure compréhension de la physiologie de l'organisme utilisé il
est également possible d'optimiser les procédés de fermentation. C'est ce
dernier point qui a valu au laboratoire de Cryptogamie de l'Université des
Sciences et Techniques de Lille 1 de se voir confier l'étude des facteurs
impliqués dans la physiologie de biosynthèse de l'a-amylase chez A. oryzae. La souche utilisée dans cette
fermentation ayant la particularité d'acidifier occasionnellement les
milieux de culture, il nous a été demandé de définir les facteurs à l'origine
de cette acidification et de déterminer les méthodes pour éviter cette
acidification synonyme d'une perte de production.
MALARD
(1981) par une étude comparée de deux souches d'A. oryzae, dont les
aptitudes à bio synthétiser cette enzyme différaient fortement, a ébauché l'approche
de ce problème. Notre travail consistera donc dans un premier temps
à identifier les composés acides responsables de la chute de pH dans
les milieux de culture, dans un second temps à déterminer les voies
métaboliques responsables de leur accumulation et enfin dans un troisième
temps nous envisagerons les moyens capables d'agir sur ce métabolisme pour
optimiser la biosynthèse de l'a-amylase.
En
confiant ce travail au laboratoire de Cryptogamie de l'Université des
Sciences et Techniques de Lille la Société Rapidase désirait éclairer les
rapports liant la synthèse d'a amylase chez
A. oryzae à l'acidification des milieux de culture rencontrée
occasionnellement lors de cette fermentation. Cette chute de pH étant synonyme
d'une baisse de production, l'objectif d'une telle étude était de déterminer
les méthodes susceptibles d'éliminer ce risque.
Une
première approche de ce problème avait permis par une étude comparée de
deux souches A. oryzae de poser les problèmes relatifs à cette synthèse.
Selon MALARD (1981) un métabolisme de type oxydatif serait favorable à la
synthèse d'a amylase alors qu'un métabolisme de
type réducteur au contraire entraînerait l'accumulation de composés acides
aux dépens de cette synthèse.
Partant
de cette hypothèse, notre premier souci fut d'identifier le ou les composés
acides relargués dans les milieux de culture.
Il
s'est avéré que pour les deux souches l'acide malique était responsable
de la chute de pH enregistrée après 48 heures de culture, en fin de
croissance nous avons également noté la présence d'acide a céto-glutarique.
Pour élucider les éventuels liens existants entre cette accumulation d'acides
organiques et la production d'a-amylase nous
nous sommes attachés à déterminer la nature des voies métaboliques
responsables de cette acidification.
Nous
avons démontré que l'acide a-cétoglutarique s'accumulait suivant un
processus commun aux deux souches, processus impliquant d'une part le
glutamate de sodium composé entrant en forte concentration dans les milieux
de culture et d’autre part la déficience de l'a-cétoglutarate déshydrogénase.
Une partie de cet acide a cétoglutarique participe également à
l'accumulation de l'acide malique mais nous avons vu que cette participation
restait minoritaire.
Si
l'accumulation de l'acide malique résulte également d'un mécanisme commun aux
deux souches, nous avons par contre démontré que les causes en
sont profondément différentes. Pour des raisons qui leur sont propres les
souches BrBv IV et 1135 ne peuvent dans certaines conditions régénérer le
NADH cytoplasmique par voie aérobie. Ce qui dans notre cas précis impose
à ces deux souches la réoxydation du NADH par la malate déshydrogénase
via la carboxylation en oxaloacétate de composés à trois atomes de
carbone issus de la glycolyse. Aucune réaction n'étant susceptible de
métaboliser rapidement le malate ainsi formé, celui-ci est accumulé et
relargué dans les milieux de culture.
Chez
la souche 1135, cette incapacité à réoxyder l'NADH exogène serait dû à
son taux naturellement faible en enzymes NADH oxydase et NADH cytochrome c
oxydoréductase alors que chez la souche BrBv IV le glucose présent dans
les milieux de culture serait à l'origine de cette accumulation. Son action
répressive sur les voies respiratoires conduit la souche. BrBv IV à
utiliser un moyen de réoxydation de l'NADH identique à la souche 1135. La
production d'a-amylase qui fait appel à une
synthèse de novo d'm ARN est également affectée chez la souche BrBv IV par la
présence de glucose alors que chez la souche 1135 cette synthèse reste
faible quelque soit le substrat utilisé.
Cette
souche apparaît donc comme un matériel peu propice à
l'amélioration de la synthèse de l'a-amylase
alors que chez la souche BrBv IV plusieurs méthodes peuvent être envisagées dans
ce but.
Cette
souche utilisée industriellement est particulièrement sensible à la
répression catabolique exercée par le glucose, or les substrats utilisés en
fermentation sont des polysaccharides dont la décomposition entraîne la
formation de glucose. Ce glucose réduit la synthèse de l'a-amylase et provoque une chute de pH. Une sélection de mutant
insensible à la répression catabolique pourrait être opérée par l'usage d'un composé tel
que le 2-déoxyglucose et ainsi améliorerait de façon sensible la production
de l'enzyme.
On
peut également envisager l'apport du substrat à un taux limitant de
façon à maintenir la concentration en glucose libre aussi faible que
possible.
L'oxygène
dissout, nous l'avons vu, joue un rôle déterminant dans
l'accumulation des acides organiques, l'aération devra donc être ajustée pour
favoriser une production d'a-amylase optimum associée à une
accumulation d'acides organiques minimum.
La
fusion des protoplastes déjà abordée par notre laboratoire pourra être
utilisée pour amplifier le potentiel génétique de la souche BrBv IV.
L'incorporation
à ces protoplastes de mitochondries de souches insensibles à
la répression catabolique serait également d'un grand intérêt tant un
niveau fondamental que dans ses implications industrielles.
MOTS CLEFS :
acide / acidification / amylase / ARN / biosynthèse / BrBv / céto-glutarique / culture /
déshydrogénase / enzyme / extraction / fermentation / glucose / malard / malate / malique /
métabolisme / méthode / NADH / aspergillus oryzae / pH / physiologie / protoplaste / souche /
synthèse / a-amylase / rémy / lacoste
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